PROCES D'UN PROF : SECOND EPISODE

Publié le par clarac

L’épisode du procès de la prof de français de la semaine passée n’est pas resté sans suite...

Le soir même, j’avais raconté ce qui c’était passé : mon intervention gestuelle digne du mime Marceau avec mes hochements de tête réprobateurs. Puis, ma prise de parole raccourcie par une mère qui s’époumonait au nom de la morale. L’esclandre provoqué et les autres parents dont le visage restait de marbre, les yeux rivés sur la table. J’avais pourtant secrètement espéré au moins un regard de soutien qui n’était jamais venu…

Pour éviter les grappes de parents qui se retournaient à mon passage en chuchotant, j’aurais pu sortir de l’école la tête basse (moi qui ai l’impression d’être godiche vis-à-vis de ces personnes qui savent montrer en toutes circonstances une assurance désinvolte). Je ne l’ai pas fait, j’assumais entièrement ma prise de position et j’avais déjà en tête l’idée d’écrire à la prof un mot de soutien dans les jours suivants.

Le lendemain matin, Caro me demande :
-Tu as écrit à la prof ?
Sortant à peine de ma léthargie nocturne, le cerveau plus qu’embrumé, je lui réponds que non.
-Ecoute, on part dans moins d’une heure, tu as largement le temps d’écrire !
- Mais non, je le ferais dans la journée, en plus, c’est une prof, je voudrais avoir le temps de penser à que je lui dirais.


Ma crainte envers le corps enseignant de notre belle Langue ressortait, elle qui était bien enfouie depuis des années. Eh oui, j’avais eu une prof de français qui ne mâchait pas ses mots sur mes écrits de collégienne. Rien que d’y penser, je frissonnais encore de ses commentaires cinglants qu’elle apposait sur mes copies. Et sans le savoir, elle m’avait décidé à faire des études scientifiques et non littéraires…

-Oui, peut-être, mais après, ton mot n’aura pas le même impact.
Un point pour ma fille.

-En plus, j’ai français ce matin et je pense qu’elle sera contente de l’avoir mot aujourd’hui.
Battue par deux points à zéro, j’ai acquiescé. Portée par mon engouement de la lecture, j’ai écrit assez longuement. Ce n’était plus un mot de quelques lignes mais un cri, un plaidoyer venu du cœur.

Et, hier soir, Caro m’annonce que sa prof a été touchée, émue par ma lettre. Elle l’a également montré aux autres profs qui avaient subi le même type de remarques. Pourtant, ce n’était que des mots simples et sincères sans belle tournure de phrase.

Je suis doublement contente car j’ai le sentiment d’avoir apporté un petit plus qu’un soutien.
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